Le venin des oiseaux

de Sarah Huitorel

Exposition
du 26 au 31 mars 2018

Vernissage le jeudi 29 mars à 19h

 

À travers ce travail plastique Sarah Huitorel allie l’étrangeté de la taxidermie et la beauté de la mode. Par cette association se définit sa démarche artistique : détruire l’exposition d’animaux naturalisés sous la forme de trophée de chasse et interpeller le spectateur sur sa relation avec l’animal et notions esthétiques. Par l’adoption de mœurs écologiques et respectables envers l’animal, elle présente des animaux naturalisés sous la forme de costumes. Elle choisit les oiseaux pour la beauté de leur plumage mais également car ce sont les seuls animaux qu’elle supporte de voir empaillés.

Au sein de sa démarche, elle s’applique à respecter une éthique envers ces êtres. Ainsi ces oiseaux ne sont pas protégés et sont issus exclusivement de mort accidentelle ou naturelle, auprès d’éleveur de plumes ou au sein des fermes. Le choix de faire apparaître ces animaux au sein de costumes exprime une volonté de sublimer et mettre en valeur l’animal. En effet, le vêtement permet de briser l’aspect conventionnel de présentation de la taxidermie (un animal figé sur un socle). En effet, la forme du costume permet de faire apparaître et valoriser les détails et couleurs des plumages. De plus, il permet également de faire découvrir une grande variété de plumes et oiseaux. Cela s’inscrit alors comme une sensibilisation de ce que la nature crée et peut nous apporter et à quel point il est nécessaire de la préserver.

L’alliance de l’animal et du costume apparaît dans son travail comme une valorisation de l’animal et une invitation à l’imaginaire. En effet, en contemplant ses costumes on peut se livrer à notre imaginaire : des êtres hybrides, des chimères, un univers où ses résidents sont habillés avec ces costumes. Ces derniers s’inscrivent alors dans un univers féerique et imaginaire. Cependant, on peut également percevoir une interpellation sur son utilisation au sein des vêtements et cosmétiques. Elle souligne alors que derrière la beauté de l’étoffe peut se cacher une cruelle vérité.

Son travail se décline également sous la forme de photographies. Ainsi on peut constater que les costumes remplissent leur fonction première : être porté. On peut également observer la proximité entre le corps humain et l’animal, soulignant ainsi des questionnements sur notre relation avec lui : Qui est cet être si proche et éloigné de nous ? De plus, à travers le choix du vêtement et par les poses des modèles on peut constater que ses photographies soulignent également un questionnement sur le domaine de la mode et dérivés esthétiques : Que portons-nous réellement ? Que mettons-nous sur notre peau ?